Dans cet avis, le Comité de la prévention et de la précaution (CPP), qui se félicite en premier lieu du fonctionnement des groupes de travail du « Grenelle de l’Environnement », examine les propositions émanant des différents groupes de travail concernant le champ sur lequel le Comité est reconnu comme légitime : les risques pour la santé liés à l’environnement.
Il souligne notamment les points suivants :
- Une science pour les citoyens : les débats des groupes de travail du « Grenelle de l’Environnement » ont permis, entre autres, d’instaurer un dialogue exemplaire entre chercheurs et citoyens. Un tel dialogue est primordial pour une meilleure articulation de la recherche avec les besoins de la société.
- Une recherche à financement pérenne : l’impératif de la pluri- et de l’inter-disciplinarité. La politique publique doit assurer un équilibre entre les recherches orientées vers l’obtention de résultats spécifiques à court ou moyen terme et les recherches non directement finalisées. Les bénéfices de celles-ci ne se mesurent pas ici et maintenant, mais se manifestent dans les innovations futures, souvent de manière inattendue. De plus, la production de connaissances découle autant des besoins des politiques publiques que des enjeux industriels et économiques. La recherche dans les champs santé-environnement et santé-travail illustre bien ces points. Les succès y sont par nature discrets, puisque la catastrophe évitée s’apprécie mal, tandis que les échecs se paient lourdement, souvent davantage par la collectivité que par des acteurs individuels.
- Des connaissances à produire : d’importantes lacunes limitent aujourd’hui le développement d’outils de maîtrise du risque dans les champs santé-environnement et santé-travail. Une meilleure caractérisation de l’exposition des populations nécessite notamment le développement de bases de données sur les expositions (pollution des milieux, des aliments), d’outils de calcul de dissémination des polluants et de prédiction de l’état de l’environnement à différentes échelles de temps et d’espace. D’autres outils doivent faire l’objet d’un soutien important, notamment : outils cellulaires de criblage des substances dangereuses, systèmes d’observation de la qualité des milieux et de la Terre à différentes échelles, identification d’espèces sentinelles, construction de biomarqueurs d’exposition et d’effets infra-cliniques chez l’homme, identification de populations vulnérables à des polluants spécifiques.
Enfin, le CPP identifie, sur des propositions du « Grenelle » répondant à des enjeux majeurs, des précisions à apporter.